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La table de riz

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Franck Gilardo
Abécédaire sensible de l’Indonésie
13 x 19 cm
202 pages
Ouvrage illustré (par Sylvie Delusseau)
ISBN 978-2-494118-04-1
21 €
frais de port inclus (France et  international)
Expédié sous 4 à 5 jours

Résumé

L’Indonésie, 4e pays du monde par sa population, est de façon paradoxale un géant méconnu alors qu’une vie entière ne suffirait pas à en appréhender toutes les facettes.

À l’instar du rijsttafel ou « table de riz », repas élaboré consistant en une multitude de portions de spécialités indonésiennes, ce livre offre par analogie un regard multiple sur l’Archipel. Chaque lettre de cet abécédaire propose un point de vue différent, une expérience particulière.

Petite bouchée après petite bouchée, vous viendra le goût pour ce fabuleux pays !

L'auteur

Franck Gilardo est né en 1960 à Marseille. Après des études de commerce, il effectue son service national en Indonésie, pendant deux ans, en tant que coopérant pour le compte d’une grande entreprise française. Il en revient transformé.

De nombreux voyages plus tard, il a l’idée d’écrire un abécédaire sur l’Indonésie, sur les faits culturels et les expériences qui l’ont marqué afin de donner envie de découvrir cet immense archipel.

Franck est aujourd’hui conseil en positionnement professionnel et thérapeute en énergétique chinoise pour apporter du sens et de l’équilibre à ceux qui en ont besoin.

Extrait

La table de riz

Abécédaire sensible de l’Indonésie par Franck Gilardo

 

Introduction

L’Indonésie est un pays où j’ai vécu il y a plus de trente ans et où je suis retourné inlassablement tel le papillon attiré par la lumière.

Une vie entière ne suffirait pas pour embrasser ce monde si divers, si riche, si multiple. Considérez juste cela : 13 466 îles, 1 000 groupes ethniques, 6 religions officielles, 700 langues vivantes, 270 millions d’habitants, 5 000 kilomètres d’Est en Ouest et 1 800 kilomètres du Nord au Sud… des chiffres qui donnent le vertige et pourtant…

Pourtant, malgré ces mensurations avantageuses, l’Indonésie reste encore assez méconnue.

On en parle peu dans les médias où l’on simplifie trop ce pays qui a longtemps été « le plus grand pays d’Asie du Sud‑Est » avant d’être perçu, après le 11-Septembre, comme « le plus grand pays musulman au monde ».

On s’attarde à des clichés réducteurs et pour beaucoup, l’Indonésie c’est Bali, comme si la France c’était la Corse.

On connaît peu sa langue, sa cuisine, ses arts, son histoire, sa gigantesque diversité et, surtout, la grande gentillesse, l’ouverture et la simplicité des Indonésiens qui ne se mettent pas assez en valeur, sont souvent timides ou peut-être simplement heureux qu’on ne parle pas trop d’eux dans le délire médiatique du XXIe siècle…

J’avais à cœur d’écrire un livre avant tout utile et sensible qui s’appuie sur une multitude de détails, pour évoquer des odeurs, des couleurs, des émotions.

Un livre qui ressemble donc au concept de la « table de riz (rijsttafel) » inventé par les Hollandais pour tenter de saisir toutes les saveurs indonésiennes en un même repas.

Devant l’impossibilité de tout dire, j’ai choisi de réaliser un abécédaire sensible, chaque lettre offrant une diversité de points de vue, d’anecdotes, d’informations sur ce grand pays, chaque lettre racontant une petite histoire à lire chaque jour, chaque lettre étant un carré de chocolat d’une immense tablette aux contours non géométriques.

Et pour reprendre les mots d’Adam Michnik, correspondant polonais de la Gazeta Wyborcza, j’ai modestement cherché à faire « voir la mer à travers une goutte d’eau » ou, plutôt, plusieurs gouttes d’eau, à vous faire découvrir, à l’instar de la table de riz, les parfums multiples de l’Indonésie.

Je vous convie donc à un voyage dans cet archipel de mots en espérant que vous vous y perdrez et saisirez l’esprit indéfinissable de ce pays et de ses habitants auxquels je suis si attaché.

C’est en Indonésie qu’avec mon épouse nous avons passé notre lune de miel et conçu, deux ans plus tard, lors d’un autre voyage, notre premier enfant près des rizières d’Iseh ou au cap des Fleurs, nous ne saurons jamais, mais les esprits, eux, le savent.

En y retournant avec nos garçons, âgés de presque 20 ans, j’ai réalisé que l’Indonésie n’avait su imprimer sur eux cet attachement qui est le mien, malgré leur ouverture et leur curiosité, et c’est donc aussi un peu pour eux que j’ai entrepris ce nouveau voyage afin qu’il leur communique le sel de ce pays.

Enfin, ne cherchez pas une quelconque cohérence dans ce livre au-delà des lettres de l’alphabet, car comme dans un bus indonésien, tout se côtoie, du chef de village en passant par l’étudiant, de l’ibu (dame respectée) au petit garçon en culotte courte rouge et chemise blanche, en passant par les poules qui caquètent dans leurs cages d’osier, aux porcs attachés à un bambou au pays toradja (île de Célèbes) et alignés dans le coffre du véhicule, le groin en l’air et les fesses judicieusement positionnées vers le bas.

Vous trouverez ainsi des repères historiques, des anecdotes, des mots d’usage courants, des saveurs, des recommandations grandes et petites, des incitations au voyage, des souvenirs personnels, des coups de cœur et des coups de gueule, bref un aperçu de cette diversité qui fait toute la richesse de l’Indonésie chère à mon cœur, car elle n’est pas aseptisée, mais chaleureuse et bien vivante.

Ce n’est donc ni un guide touristique, ni un essai, ni une thèse, ni un reportage, ni une encyclopédie, mais un objet culturel en forme d’abécédaire d’un genre particulier, à emporter dans votre valise, à lire en zigzaguant, en picorant, pour qu’émerge pendant et après votre voyage votre propre image de ce fabuleux pays.

Le philosophe Walter Benjamin disait qu’une route n’est jamais la même « selon qu’on la survole en aéroplane ou qu’on la parcourt à pied. Seul celui qui va sur cette route apprend quelque chose de sa puissance ».

Alors, bonne route, selamat jalan!

 

 

A comme Adat

Les poissons n’ont pas idée de l’eau dans laquelle ils nagent et il en va de même pour les Indonésiens avec l’adat qui ponctue les étapes de leur vie et représente les coutumes et les manières toujours vivantes que l’on rencontre en Indonésie.

Adat signifie « droit coutumier ». C’est un mot d’origine arabe qui désigne ce qui existait avant le droit musulman.

Le mariage coutumier est donc plus important que le mariage religieux, car l’adat, c’est toute une série de symboles qui vont montrer que deux personnes vont s’unir pour la vie.

L’adat est encore très présent aujourd’hui à travers un grand nombre de rites initiatiques.

Le mariage, bien sûr, mais aussi, après la naissance de l’enfant, le Tedhak siti qui célèbre sa descente sur terre. Lors de son 7e mois, le bébé n’a pas le droit de poser les pieds sur le sol afin de lui éviter d’entrer en contact avec les démons qui l’habitent. L’adat veut que ce jour-là, on confectionne 7 pâtés de riz sur lesquels, avec l’aide de ses parents, l’enfant va marcher, puis monter à une échelle de 7 barreaux. On va finalement placer l’enfant sous 7 objets pour qu’il puisse toucher instinctivement celui qui correspond à ce qu’il pourra faire plus tard. Dans le cas de Dhayria, le fils de mon ami Anda qui s’était emparé d’un stéthoscope, il est aisé de comprendre que ce sont vers les études de médecine qu’il s’est tourné une fois grand… pour ensuite s’en détourner en faveur des jeux vidéo.

Dans mon cas, l’expérience de l’adat s’est concrétisée quand je fus invité à un mariage traditionnel : on vint prendre mes mesures pour me faire un costume javanais. Je me souviens de ces longues séances d’essayage muettes et ponctuées d’éclats de rire, l’habilleuse n’ayant jamais eu jusqu’ici à réaliser un vêtement avec autant de tissu ni eu à prendre des dimensions aussi importantes. Le soir des noces, j’étais le seul Occidental en costume traditionnel et, en tant que témoin, je suis resté debout puis assis puis debout pendant de longues heures sans rien comprendre à cette cérémonie où j’ai vu le marié marcher sur un œuf qui représente le passage vers l’effort de fonder une famille et la mariée lui laver les pieds. Malgré les explications qui m’avaient été prodiguées avant la cérémonie, je me suis retrouvé au moins cinq fois par erreur devant les mariés et leurs parents qui me souriaient sans oser rien dire au sujet de mon interprétation de Où est Charlie ? que je rendis ce jour très évident. Une fois le mariage achevé, on revint récupérer mon costume et je me demande à ce jour qui peut bien pouvoir le porter eu égard à mon mètre quatre-vingt très peu courant dans l’Archipel.

 

A comme Aduh

Aduh exprime la surprise, la douleur, la gêne selon la longueur du « uuuh » et veut dire aïe !… C’est l’un des mots le plus fréquemment entendu dans l’Archipel ; il engendrera sourires et proximité avec tous les Indonésiens, peuple qui aime avant tout l’ouverture et prend la distance ou un visage fermé pour de l’arrogance et de la fermeture.

Dire simplement aduh (le u se prononce ou), c’est s’attirer immédiatement une moisson de sourires et dire qu’on est ouvert, prêt à échanger, à recevoir comme à donner, bref qu’on est un peu indonésien.

Ce mot est tellement utilisé qu’il a même droit à une statue, surnommée « Aduh, Panas ! », Jalan Sudirman à Jakarta, représentant un homme tenant dans sa main un objet plat et chaud. Aduh panas signifie « Aie, ouille, que c’est chaud ! », nous l’avions rebaptisé « Pizza man » et je ne sais pas pourquoi cette statue d’inspiration stalinienne fascine encore aujourd’hui, au point que le métro aérien de Jakarta passe sous terre à cet endroit pour la préserver.

 

A comme Alor

Coup de tête et envie de retourner dans l’Archipel, et pour décider où aller, une méthode imbattable : faire tomber le doigt au hasard sur un point de la carte.

Ce fut une poussière au milieu du Pacifique du nom d’Alor, île à quelques tours d’hélices de Timor.

On y atterrit sur un terrain d’aviation construit par les Japonais pendant la Seconde Guerre mondiale et l’on voit dans les eaux transparentes du port le relief d’un navire militaire nippon coulé lors de la bataille du Pacifique.

Et Alor me direz-vous ?

Eh bien, on y trouve des tambours en bronze, les moko drums qui évoquent la civilisation de Dong Son. Ils servent rituellement lors des mariages en dot, un peu comme les défenses d’éléphant dans l’île de Lomblen où, pourtant, il n’y a bien sûr aucun éléphant à des milliers de kilomètres à la ronde.

Peu de choses à y faire si ce n’est abandonner un temps sa connectivité numérique et se relier à la Nature, jouir d’une vie simple et d’un accueil fantastique dans les villages où, pour peu que vous ayez envie de jouer des percussions, vous serez invité dans le groupe local.

D’Alor émane un feeling rappelant le début du film La ligne rouge et Terrence Malick n’aurait pas renié cette terre où flotte encore un esprit originel.

Lors d’un voyage entre amis, nous étions tous à l’aéroport de Kupang dans la partie indonésienne de l’île de Timor en train d’attendre notre avion pour Alor. Au moment de rejoindre l’avion, notre ami Éric disparaît. L’aéroport mesurant en tout et pour tout 100 m2, nous le cherchons sans jamais le trouver. L’hôtesse insistant, nous nous résignons à prendre l’avion et je ne m’inquiète pas trop, connaissant mon zèbre d’Éric depuis longtemps pour ses apparitions et disparitions imprévisibles. Le fameux Éric, nous l’avons retrouvé le jour où nous avons décidé de prendre l’avion retour d’Alor pour Kupang : il s’était enfin résolu à nous rejoindre et pensait que nous étions venus l’accueillir. Il a donc, jusqu’à preuve du contraire, le record du plus court séjour sur l’île d’Alor où, tel un astronaute, il a seulement posé le pied pour repartir avec nous par le même avion.

 

 

Ouvrage illustré par Sylvie Delusseau.

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