Livres ayant pour thème ou cadre l'Asie du Sud-Est

Hong Kong : entre montagnes et mer

Disponible
Gérard Henry
Chroniques
13,8 x 21,0 cm
336 pages
Ouvrage illustré, imprimé sur papier graphique. Dos cousu.
ISBN 978-2-494118-21-8
33 €
frais de port inclus (France et international)
Expédié sous 4 à 5 jours

Résumé

Grand observateur de la faune, de la flore, des saisons, des habitants et leurs traditions, des quartiers sans cesse en évolution, Gérard Henry capte ces petits riens qui échappent au regard du citadin pressé.

Amateur au sens le plus noble du terme, il connaît la scène artistique de Hong Kong mieux que quiconque et nous présente ses amis artistes : peintre, chorégraphe, musicien, écrivain, metteur en scène, photographe… tous pour la plupart connus et reconnus. Il nous aussi fait découvrir la cuisine cantonaise, du durian à la soupe de serpents en passant par les crabes velus de Shanghai et le poon choi.

Gérard Henry nous ouvre les portes d’un Hong Kong souvent méconnu avec une poésie et une sensibilité qui éveilleront la curiosité de chacun.

Le livre rassemble plus de soixante chroniques reflétant ses déambulations dans cette ville aux mille facettes qu’il connaît si bien et aime tant.

Ouvrage illustré (dessins noir et blanc).

L'auteur

Gérard Henry vit à Hong Kong depuis 1981.

Il est écrivain, critique d’art, artiste et botaniste. Il a été directeur adjoint de L’Alliance française de Hong Kong, rédacteur en chef du magazine Paroles, a signé plus d’une centaine de chroniques diffusées par la Radio suisse romande, collabore avec Le Monde diplomatique, Courrier international ainsi que la revue Perspectives chinoises.

Il est aussi un spécialiste de l’art contemporain chinois et a présidé l’Association internationale des critiques d’art de Hong Kong, pendant plusieurs années.

Son premier recueil de chroniques, Chroniques hongkongaises, est paru en 2008 aux Éditions Zoé.

Hong Kong : entre montagnes et mer est son deuxième recueil.

Extrait

Hong Kong : entre montagnes et mer

Ouvrage illustré

Chroniques de Gérard Henry

 

 

Ma première nuit hongkongaise

Un rêve qui devient réalité ! Quitter la France pour un premier voyage en Asie et à Hong Kong ! Nous sommes au tout début des années 1980, la France de Mitterrand élu le 21 mai 1981 est devenue rose, soulevée d’un nouvel élan, et j’ai des envies d’aventure…

J’embarque dans un avion avec ma compagne et un bébé d’un an, une petite fille. Un long voyage à l’extrémité du monde, je suis excité ! Dix-huit heures plus tard, une belle cité de lumières apparaît. C’est la nuit, l’avion semble planer doucement entre de hauts gratte-ciel, glissant vers l’aéroport de Kai Tak au cœur de la ville. Effrayant ! Je suis fasciné ! De mon hublot, je distingue en un éclair des gens dans leur cuisine, préparant leur souper. L’atterrissage, réputé difficile, se fait en une seule plongée soudaine au-dessus de la mer ; on ne voit à gauche et à droite qu’une forêt de buildings. Mais sorti sur le tarmac, c’est le choc, un bain de chaleur, sur le corps, sur les jambes, je transpire tout de suite, de grosses perles de sueur coulent sur le front du bébé. Deuxième choc : les bagages ne sont pas arrivés, ils sont perdus ! Avec les biberons et les layettes !

Troisième choc : les salles d’arrivée sont remplies de jeunes en uniforme, suis-je dans un aéroport ou un camp militaire ?

« Non » me répond-on, « ce sont des lycéens et écoliers qui viennent ici pour faire leurs devoirs, car dans les quartiers pauvres, là où ils habitent, il n’y a pas d’air conditionné, et à l’aéroport l’air conditionné est gratuit, ce qui est un grand confort ».

Nous trouvons un taxi, ma petite fille est fatiguée et pleure. Nous allons vivre dans une famille chinoise de notre connaissance. Le taxi conduit vite et brusquement, le chauffeur ne dit pas bonjour, ni ne profère un seul mot. Il semble en colère et je ne sais pas pourquoi. Je regarde par la fenêtre, je ne reconnais pas la magnifique cité moderne avec ses gratte-ciel projetés vers le ciel que j’ai vue sur les cartes postales. Les rues sont encombrées, étroites et bruyantes, les bâtiments assez vieux et sales. Nous descendons sur Lai Chi Kok Road. Une grille donne sur la rue. Pas d’ascenseur, nous montons un escalier sombre carrelé de céramique blanche et verte. La porte de l’appartement est précédée d’une grille de fer comme dans les prisons… La famille est chaleureuse et accueillante. Je suis, parait-il, le premier gweilo (occidental) à m’installer dans le quartier. L’appartement est petit, les murs peints de vert clair et les partitions des chambres ne montent qu’aux trois quarts du sol. Nous visitons notre chambre, un lit pour deux personnes couvert d’une natte de bambou, un petit lit pour le bébé, il reste un mètre carré pour marcher. Une petite statue de Guanyin, la déesse de la Miséricorde bouddhiste d’un côté et de l’autre la Vierge Marie, je pense :

« Très bien, tout le monde sera heureux ici ! »

Une heure plus tard, nous nous asseyons autour du dîner de bienvenue. De vieux journaux sont disposés sur la table laquée pour la protéger et des plats disposés dessus : superbe repas de porc laqué, de poisson cuit au gingembre à la vapeur et d’une sorte de champignon noir étrange avec de longs fils qui ressemblent à une chevelure. J’ai un peu de mal à l’avaler mais on me dit : « Mangez, mangez, c’est bon pour la santé ! », une phrase qu’on me répétera toutes les cinq minutes.

Le dîner fini, on nous apporte serviettes et savon : « Allez prendre votre douche ! ». Je me sens mal à l’aise, je ne suis plus un petit garçon, on me donne même un pyjama ! Mais je découvre que tous les membres de la famille, les uns après les autres, vont prendre leur douche et ressortent en pyjama ou en robe de chambre ! Je commence à me sentir fatigué après ce long voyage. Je ne pense qu’à aller m’étendre sur le lit mais non, c’est impossible ! Toute la famille est en mou­ vement et descend l’escalier en pyjama, nous devons suivre. Je demande : « Pourquoi ? Où allons-nous ? ». « Siu yeh, siu yeh ! » me répond-on. Mystère ! Toute la rue grouille de monde, chacun s’attable devant un bol de nouilles, dans un des multiples restaurants à ciel ouvert en bordure de trottoir. Je réalise que c’est le dernier snack du soir.

Enfin l’heure du coucher ! Ou presque, car après minuit, la sonnette de la porte retentit soudainement. On m’appelle :

« Sir, vos bagages perdus ! ». Je n’en crois pas mes yeux, c’est dimanche soir, à minuit, et ils m’apportent mes bagages retrouvés à l’aéroport, chose impensable en Europe. Cette fois nous sommes tous au lit. Ou presque, car de la cuisine ouverte et à demi en plein air viennent de bruyants bruits de vaisselle, un écho de discussions en cantonais très animées et de martèlements saccadés et successifs. »C’est le mahjong ! », explique notre hôte.

Je m’endors finalement avec les bruits du mahjong, celui des avions qui rasent le bâtiment avant l’atterrissage et des chuintements de l’énorme ventilateur au-dessus du lit, car il n’y a pas d’air conditionné. Mais au milieu de la nuit je me réveille transpirant dans un terrible cauchemar, me voyant au milieu d’hélicoptères, de bruits de mitrailleuses, comme au milieu d’une guerre et me dressant sur le lit je crie : « Apocalypse now ! ».

Mais non. C’était seulement les avions de Kai Tak et les dominos du mahjong. C’est déjà l’aube, la grand-mère de la famille se prépare pour son tai-chi et me demande dans un anglais difficile « Est-ce que vous aimez ici ? ». Je réponds dans un anglais aussi approximatif que le sien, « Je ne sais pas mais cela ne ressemble pas du tout à ce que j’avais vu ou lu de Hong Kong à la télévision ».

Elle rit bruyamment et répond : « Bien sûr, vous n’êtes pas à Hong Kong. Vous êtes à Sham Shui Po ! ».

Je compris plus tard que Sham Shui Po était l’un des quartiers populaires les plus pauvres de Hong Kong et qu’il n’y vivait presque aucun Européen. Mais j’y restais plusieurs mois. Ce fut un vrai baptême de découvertes incessantes.

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