Livres ayant pour thème ou cadre l'Asie du Sud-Est

Un rayon de lumière dans la Cité des ténèbres

Disponible
Annie Lam
Roman, dès 15 ans
13 x 19 cm
297 pages
Texte bilingue français–chinois
ISBN 979-10-91328-67-8
22 €
frais de port inclus (France et  international)
Expédié sous 4 à 5 jours

Résumé

Devant la tombe de son amie d’enfance, Siqian Li se remémore sa jeunesse passée dans la mythique citadelle de Kowloon, à Hong Kong.

Foyer de trafics en tous genres, cette enclave chinoise quasi dystopique était aussi un asile pour réfugiés qui ne manquait ni de chaleur humaine ni de solidarité.

Sur le souvenir des moments heureux et des premières amours adolescentes plane un secret qui a été fatal, car dans la Citadelle enténébrée, l’ombre et la lumière rivalisent jusque dans les cœurs.

L'auteur

Née à Hong Kong, Annie Lam est diplômée en sciences sociales.

Elle a travaillé dans l’édition en qualité de rédactrice, puis de manager pendant plus de dix ans.

Un rayon de lumière dans la Cité des ténèbres, premier prix du concours d’écriture 2013 du réseau social culturel Douban, est son premier roman.

Actuellement, Annie travaille comme psychologue du conseil et psychothérapeute. Dans le cadre de son travail, elle a découvert que la réalité dépasse souvent la fiction.

Traduit du chinois par Jing Han

Extrait

6

Pour moi, la Citadelle était un lieu paisible ; depuis sa démolition, chaque fois que je rencontre des jours malheureux, me rappeler ces années-là me fait sourire. Avant, les gens voyaient la Citadelle comme le chaos, mais, pour ceux qui habitaient dedans, c’était un refuge. Il est possible que la Citadelle fût bien en proie au chaos, mais quelle partie du monde ne l’était-elle pas ? Quoi qu’il arrive, les enfants peuvent toujours voir de la joie à travers leurs petits yeux.

Je me souviens que quand j’étais petite, il y avait souvent, au pied des escaliers, des trucs blancs, longs et ronds, avec des traits noirs, longs et courts, en travers ; au début, je pensais naïvement qu’il s’agissait de décimètres pour l’école, alors, je m’aidais de ces trucs ronds pour tracer à la craie blanche des traits par terre, sauf qu’ils roulaient tout le temps et je n’arrivais pas à dessiner une ligne droite.

Quelques jours plus tard, avec Taureau, mon camarade de jeu, comme nous allions chercher de l’eau avec des seaux – peu de robinets étaient disponibles pour approvisionner les habitants de la Citadelle, quelques heures par jour, et ils étaient branchés sur des bornes d’incendie –, nous faisions la course pour arriver en bas de l’immeuble le premier, le perdant serait prénommé « la tortue ». En fait, je n’aimais vraiment pas faire ce jeu avec Taureau, parce qu’il avait un an de plus que moi, il était grand et costaud, chaque fois c’était lui qui gagnait et moi qui perdais.

Mais c’est aussi grâce à lui que je n’ai jamais eu peur de perdre de toute ma vie, car celui qui échoue et souffre devient souvent le plus grand gagnant. « Si le joueur invétéré a des dettes jusqu’au cou, c’est parce qu’il croit toujours qu’il va finir par gagner, un jour » : ça, c’était le raisonnement que j’ai entendu de la bouche de grand frère Wu, un gardien de tripot, alors que je lui apportais de la soupe.

— Sans calculer, je le fais en trois secondes neuf, prétendit Taureau.

En arrivant en bas de l’immeuble, il sauta les dernières marches et BAM ! il se rétablit en s’exclamant :

— J’ai gagné ! J’ai gagné ! La p’tite Qian est la tortue ! La p’tite Qian est la tortue !

En criant, il se couvrit la tête avec le seau pour se déguiser en super-héros, mais pour moi il avait surtout l’air d’une méchante bête. Je n’aimais pas être la tortue, alors, je me suis saisie de « décimètres » qui étaient par terre et les ai jetés sur son casque.

Au DONG ! qui résonna sous le seau, Taureau se découvrit, me pointa du doigt, l’autre main sur la hanche :

— Vilaine ! Tu me jettes des trucs dessus ?

J’ai fait une grimace, me suis saisie d’un autre de ces « décimètres » et fis semblant de le jeter vers lui.

— Eh !?

Il s’est approché de moi pour voir ce que j’avais dans les mains.

— Qu’est-ce que c’est ?

— Ce sont des règles pour l’école.

Mais je n’étais pas très sûre d’avoir raison, parce que je savais qu’on n’arrivait pas à tracer des lignes droites avec.

— Ce ne sont pas des règles, dit-il en haussant la voix. Regarde, il y a une aiguille au bout !

— Qu’est-ce que c’est, d’après toi ? demandai-je.

Prenant un air mystérieux, Taureau s’est approché de mon oreille :

— Ce sont des fléchettes, murmura-t-il.

Dès que j’entendis « fléchettes », mes yeux se mirent à briller. Je n’ai vu ce jeu qu’à la télé, et pour les enfants, il était interdit, alors, tels Adam et Ève devant le fruit défendu, nous fûmes tentés, car plus c’est interdit, plus c’est tentant.

Après avoir remonté les seaux d’eau, Taureau et moi avons décidé en chuchotant d’appeler les autres enfants du quartier pour qu’ils viennent jouer aux fléchettes. Nous avons pris un papier à dessin chez Taureau, tracé avec des craies grasses des ronds tordus en guise de cible que nous avons ensuite collée à l’entrée sombre de l’immeuble avec du ruban adhésif puis lancé les « fléchettes » vers cette cible en toute innocence.

Juste à ce moment-là, le Dr Tsaï qui descendait l’escalier nous a vus :

— Eh ! Qu’est-ce que vous faites ?

Comme je le connaissais bien, je lui ai souri en disant :

— On est en train de jouer aux fléchettes.

En temps normal, le Dr Tsaï était plutôt accommodant, mais cette fois il s’est mis tout à coup en colère :

— Aux fléchettes ? Vous savez ce que c’est, ça ?

Il montrait du doigt les « fléchettes » d’un air hargneux, cela nous a bien fait peur et personne n’a osé moufter.

— Ne savez-vous pas que ces trucs appartiennent à frère Dragon ? dit le Dr Tsaï.

Frère Dragon est le plus méchant truand de la Citadelle, tout le monde le sait, quand nous avons compris que ces fléchettes lui appartenaient, nous avons eu une peur bleue.

— Ces trucs, frère Dragon les a laissés pour ses complices, ce sont des repères. Si jamais il apprend que quelqu’un les a touchés, il finira sûrement par savoir qui c’est, puis il le jettera dans de l’huile bouillante pour en faire un beignet ! Ne saviez-vous pas que c’est comme ça que l’on fait les beignets vendus dans la rue ?

Le Dr Tsaï martelait chaque mot.

Les enfants de cette époque étaient très naïfs, tout ce que disaient les adultes était vrai, mais les mots du Dr Tsaï valaient beaucoup plus. Bien évidemment, après cela, plus aucun enfant ne joua avec ces fléchettes, et la légende des beignets perdura plusieurs années parmi les enfants. J’ai su que ces fléchettes étaient des seringues usagées, jetées par les drogués, seulement à l’âge d’entrer au collège. Inconscients, nous avions été au bord du gouffre, heureusement que le Dr Tsaï nous a terrorisés avec l’histoire des beignets, sinon, les conséquences auraient été inimaginables.

Traduit du chinois par Jing Han.

(六)

城寨对我来说是一个安宁太平的地方,以后,每当我遇上不开心的日子,就会想起这段岁月,总教我会心微笑。以前城寨外的人看城寨乱,但对住在里面的人来说,这却是心灵上的一个避风港。城寨乱也许是真的,但世道何时不乱?无论多乱,孩子们小小的眼睛还是能看见快乐。

我记得小时候,梯级边常有些白色长长圆圆的东西,上面刻着一条条黑色的长短线,我起初还天真地以为是上课用的简尺,于是便拿些粉笔用这些圆碌碌的简尺在地上画线,可是它们总滚来滚去害我画不成直线。

过了几天后,我和玩伴大牛提着水桶到楼下取水去,那时候整个城寨只有几条街喉,每天只供水几个小时。我们俩比赛跑楼梯谁最快到楼下,输了的人就是乌龟。我其实最不喜欢和大牛比赛了,因为大牛比我大一岁,又胖又高大,每次都是他跑赢,我只有输的份儿。

不过也多得大牛,我在往后的人生路上才不怕输。输得最惨、跌得最痛的人往往是赢得最多的人。“赌仔输得一身债就是因为他们总是以为自己总有天会赢。”这句话是我五岁时送汤去给赌馆看场的五哥时听来的道理。

大牛以他自己号称的、没经过计算的“三秒九”时间跑到楼下,“砰”一声跳立地上,大叫:“我赢了!我赢了!小倩是乌龟!小倩是乌龟!”

大牛大呼大叫之余还把水桶盖在头上,扮怪兽(他说是英雄)。我不喜欢做乌龟,于是随手就拾起地上的“简尺”,往他的头盔掷去。

大牛在桶内听到“咚”的一声,把水桶揭开,叉腰指着我骂道:“死乌龟!你拿东西掷我?”

我向大牛扮了一个鬼脸,随手又拾起那“简尺”,作势向大牛掷去。

大牛“咦”的一声,跑过来查看我手中的东西,问:“什么来的?”

我说:“这是简尺来的。”心里其实隐隐觉得有点理亏,因为我知道这些简尺是划不成直线的。

大牛却大呼道:“这不是简尺来的!你看,这里有针的!”

我问:“那你说是什么?”

大牛鬼鬼祟祟地凑近我的耳朵:“这是飞镖来的!”

我一听见“飞镖”这两个字便两眼发亮,我只在电视上看过别人玩飞镖,飞镖对小孩子来说是禁止的玩意,就如亚当夏娃看见禁果一样,越被禁止的东西就总是越有吸引力。

于是我和大牛就低声相约,取完水后便叫街童们一起去玩“掷飞镖”,我们在大牛家中取来一张图画纸,在纸上用腊笔画上一个个歪歪斜斜的圆圈作标靶,然后取些牛皮胶纸把制成品贴在昏暗的楼梯口,然后就拿着拾回来的飞镖,飞掷到那充满童真的标靶上。

刚巧蔡医生从楼下走上来,看见了就喝道:“喂!你们在干什么?”

我和他最熟,于是便笑嘻嘻地说:“我们在玩飞镖。”

平时平易近人的蔡医生却突然发怒:“飞镖?你们知不知道那些是什么?”

他指着那些“飞镖”,一副凶神恶煞的样子,我们都被吓怕了,谁也不敢出声。

蔡医生向我们说:“你们知不知道这些东西都是那个‘龙纹大哥’的?”

“龙纹大哥”是城寨中最恶的捞家,城寨中无人不识,大家听到这些“飞镖”都是“龙纹大哥”的东西,均吓飞了魂 魄。

蔡医生一字一字顿出来,说:“这些东西是‘龙纹大哥’给他手下做的记号,他如果知道这些记号被人移动过,一定会揪出这些人,把他们放到油镬里炸成油炸鬼,你们知不知道街上卖的油炸鬼都是这样来的?”

那个时代的小孩很单纯,大人说什么都当真,蔡医生的话比任何大人说的道理都还要灵。以后就当然再没有小孩玩飞镖,而且在往后好几年的小孩圈中,也就多了个油炸鬼的传说。一直到了中学,我才知道那些“飞镖”是道友用完丢弃的针筒,原来我们天天都在鬼门关门口走过也不自知,幸好有蔡医生用油炸鬼来吓我们,不然后果不堪设想。

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