Battambang, Cambodge, 1999. Soy Kunthea, une fillette de 9 ans qui dit être la réincarnation de la princesse Sisanmoni disparue en 1975, stupéfie le public venu l’écouter en déclarant : « Je connais le nom de mon assassin. » Dès lors, sa famille est contrainte à l’anonymat et à la fuite pour préserver son enfant des forces obscures que ses révélations ont réveillées.
Phnom Penh, 2022. Rainier Le Guellec, un jeune voyageur aux motivations floues, découvre un sac abandonné dans un parc. À l’intérieur, une carte d’identité, une étrange amulette ainsi que de nombreux documents attestant que le propriétaire du sac est à la recherche de Soy Kunthea.
Ignorant tout des dangers qui l’attendent, Rainier part à la recherche de cet homme qui aurait été aperçu à Kampot, dans le Sud du pays. Assisté d’une jeune Cambodgienne issue de la minorité cham et rencontrée en chemin, il plonge alors dans un univers où reliquats d’un passé tragique et croyances ancestrales vont se télescoper et influer sur le cours de son enquête. Car des individus sont bien décidés à empêcher quiconque, dont l’énigmatique fugitive de Battambang, de dévoiler ce qu’il est advenu de la princesse Sisanmoni.
Autodidacte curieux et passionné de voyages, David Roncin s’est établi durant quelques années au Vietnam où il a exercé plusieurs métiers, dont l’enseignement du français, avant de retourner vivre à Lyon. Après sa découverte du Cambodge en 2002, il reste marqué par l’histoire tragique de ce pays ainsi que par la résilience de son peuple. Sa fascination pour le Royaume est demeurée intacte et le guide dans sa vie culturelle.
La fugitive de Battambang est le 3e roman de David Roncin.
La fugitive de Battambang
Roman de David Roncin
Prologue
Un village proche de Battambang
26 novembre 1999
Dans la petite maison de bois surpeuplée, la fillette s’exprimait tantôt avec assurance, tantôt avec embarras. Malgré son jeune âge, elle savait qu’on ne lui permettrait aucune contradiction.
La fascination des villageois était à son comble. Même les quelques journalistes présents paraissaient magnétisés par ses paroles.
Son anxiété avait presque disparu depuis qu’elle avait évoqué la scène du monastère qui lui avait valu quelques jours auparavant sa soudaine notoriété. Une partie de « son » public avait même applaudi au souvenir de l’évènement.
La présence de sa mère à ses côtés n’était à l’évidence pas étrangère au fait qu’elle se sente à l’aise. En effet, chaque phrase maladroite qu’elle prononçait était systématiquement reformulée par cette dernière pour qu’elle soit comprise par l’assemblée. Durant ces quelques moments de répit, elle en profitait pour effectuer le tri dans les propos et révélations qu’elle et sa mère avaient préparés dans l’optique de cette journée.
Un coup de coude mit fin au film de ses pensées. Sa mère lui demanda de répondre à la question que l’on venait de lui poser.
— Désolée, fit-elle de sa petite voix aiguë. Je n’ai pas bien entendu votre question.
— Ce n’est pas grave, jeune fille, dit un homme dont elle ne parvenait pas à distinguer la silhouette. Je voulais simplement que tu nous racontes le moment où tu t’es précipitée dans les bras du prince Ranariddh durant la célébration de Kathen au monastère, le 14 novembre dernier, même si je sais que tu as déjà évoqué en grandes lignes cet évènement qui t’a fait connaître dans tout le pays. J’aimerais pourtant que tu nous détailles le moment précis de vos… « retrouvailles », comme tu le dis, en particulier votre premier échange. Si cela ne te gêne pas, bien sûr.
— Évidemment qu’elle le peut, intervint sa mère avant que la petite n’ait pu reprendre la parole.
Kunthea se leva pour tenter d’apercevoir celui qui venait de parler. D’après son accent, et même s’il parlait très bien le khmer, elle savait qu’il n’était pas cambodgien.
— Où êtes-vous, monsieur ? demanda-t-elle.
— Kunthea ! Qu’est-ce que cela peut bien te faire si tu ne le vois pas ? réagit sévèrement sa mère. Réponds-lui, s’il te plaît !
Elle se rassit sans tarder et s’apprêtait à répondre quand elle aperçut enfin l’homme qui avait réussi à se frayer un chemin parmi la foule. Elle n’en crut pas ses yeux et jeta un regard à sa mère qui semblait tout autant surprise qu’elle. Un Barang, un Occidental.
— Tchom reap sour!
Un autre coup de coude, plus léger celui-ci, lui indiqua de réagir.
— Tchom reap sour lok! Bonjour monsieur !
— Tu me vois bien maintenant ?
— Oui, merci. Euh… vous voulez savoir ce que nous nous sommes dit en nous retrouvant moi et mon grand frère, le prince Ranariddh ?
— Si tu le veux bien.
Elle lui fit un signe d’assentiment.
— D’abord, comme je l’ai déjà dit, je trouve normal qu’une sœur se précipite dans les bras de son frère après avoir été séparée de lui durant près de vingt-cinq ans.
Quelques clameurs du public lui parvinrent.
— Oui, je le conçois, Kunthea, dit l’Occidental. Mais ton « frère », comme tu le nommes, ne t’a pas reconnue, lui.
— Évidemment, répondit-elle sans réfléchir. Nous avons changé tous les deux.
Des rires discrets fusèrent dans la maison.
— Mais lui a changé moins que toi, n’est-ce pas ?
La petite se renfrogna un peu, même si elle s’était attendue à rencontrer des réfractaires.
— Oui, je le sais bien, admit Kunthea. Mais je suis persuadée qu’il a fini par me reconnaître.
Un silence s’installa. C’est la mère qui intervint cette fois-ci :
— Monsieur ! Vous semblez ne pas croire ma fille.
Surpris, l’homme leva légèrement les bras en signe d’excuses.
— Si, bien sûr, rétorqua le Barang. Mme Soy, comment peut-il en être autrement ? Son témoignage est tout simplement extraordinaire. Je suis désolé si mes intentions ont été mal comprises.
Il s’était approché en douceur pour se placer au premier rang.
Le regard quelque peu sévère de la mère disparut.
— Je… je m’appelle Patrick. Excuse-moi de ne pas m’être présenté plus tôt.
— Enchantée, Patrick !
— Je crois évidemment ce que votre fille raconte. Qu’il s’agisse de son vocabulaire royal ou bien de ses révélations sur les mœurs et coutumes du palais royal de Phnom Penh jusqu’en 1975, tout me semble parfaitement véridique. Connaissant très bien ce milieu, je suis resté pantois après ses déclarations. Toutefois, c’est précisément cet évènement du 14 novembre dernier qui me paraît être la preuve la plus formelle de la situation de votre fille.
L’étranger s’interrompit un instant pour chercher les mots exacts dans la langue khmère, afin de ne pas faire d’erreurs.
— Kunthea, pourrais-tu nous dire ce que tu as dit au Prince tout de suite après l’avoir serré dans tes bras ?
La petite réfléchit un instant.
— La cérémonie venait de commencer et la Reine mère ainsi que son fils, le prince Ranariddh, se trouvait à l’avant du cortège. Dans leurs mains, ils tenaient une litière en bois remplie de tissus. C’est la tradition de Kathen. Ils ont marché jusqu’à la pagode Arunvortey où des moines les attendaient assis. Les musiciens jouaient de belles musiques. Mes parents et moi, nous étions sur le bord du chemin. Des policiers surveillaient les gens pour qu’ils n’embêtent pas le cortège. Mais lorsque la Reine et le Prince sont passés devant moi, j’ai réussi à m’approcher de mon frère, le prince Norodom Ranariddh.
Une femme dans la foule posa une question, mais le Barang reprit d’une voix plus forte pour garder l’attention de la fillette.
— Pourquoi n’es-tu pas plutôt allée à la rencontre de la Reine mère ? demanda-t-il. Elle était pourtant l’invitée d’honneur des festivités.
— Mais je n’ai aucun lien avec elle, répondit simplement Kunthea. Tandis que Ranariddh, lui, est mon frère. Mon demi-frère, plutôt. Il est le fils du Roi et de la reine Pongsanmoni, pas de la Reine mère actuelle.
L’étranger hocha la tête avec un léger sourire.
— Je continue ? demanda la fillette.
— Je t’en prie, fit-il
— Pour répondre à votre question de tout à l’heure, quand j’ai demandé au Prince s’il savait qui j’étais et qu’il m’a dit que non, j’étais déçue, mais pas surprise. Nous ne nous sommes pas vus depuis plus de vingt-cinq ans et j’ai beaucoup, beaucoup changé… Mais je savais qu’il se doutait qui j’étais, même s’il ne l’a pas avoué. Il a juste admis qu’un souvenir émouvant de sa demi-sœur Sisanmoni lui était revenu en mémoire.
L’étranger sourit.
— Oui, je me souviens d’avoir lu ce témoignage du Prince, admit‑il.
Depuis le début de l’échange entre Kunthea et Patrick, hormis les quelques clameurs entendues par-ci par-là, un silence presque complet avait envahi la maison de la famille Soy. Chacun semblait écouter avec une attention toute particulière.
— Je te remercie d’avoir relaté ce moment important. Cependant, c’est ce que tu as bien pu dire au Prince après cette accolade et ces quelques mots échangés qui m’intéresse le plus. Ne t’en souviens-tu pas ?
La fillette jeta un regard à sa mère qui sembla ne pas comprendre où Patrick voulait en venir.
— Tu lui as dit quelque chose, enchaîna-t-il, puis le Prince a levé le bras et s’est touché l’épaule gauche. À la télévision, on arrive à distinguer qu’il te répond : « Non, je n’ai plus mal depuis longtemps. » Ensuite, le service d’ordre t’a demandé de retourner voir tes parents.
Une lumière surgit dans les yeux de Kunthea.
— Je me souviens, bien sûr. C’était il y a quelques jours à peine. Je lui ai demandé comment allait sa blessure.
Un silence avant qu’elle ne reprenne :
— Eh bien… quelques mois avant ma disparition, j’ai renversé une théière bouillante sur son épaule gauche. Je me souviens qu’il avait hurlé, le pauvre.
Dans le public, on se regarde, stupéfaits.
— Kunthea, sais-tu que seulement quelques personnes dans l’entourage du Prince ont eu vent de cette brûlure ?
La petite sembla réfléchir à ces propos.
— Et vous ? Vous étiez au courant ? finit-elle par demander.
— Je le suis depuis quelques jours, en effet. C’est… ton frère qui me l’a dit.
— Vous connaissez mon frère ?
— Oui, un petit peu. Et il m’a garanti que ta remarque sur sa blessure l’a profondément marqué. Il aurait aimé en apprendre davantage sur toi, mais les policiers t’ont séparée de lui trop vite.
La fillette parut sidérée.
— Dans ce cas-là, pourquoi n’a-t-il pas essayé de me rencontrer de nouveau ? J’avais tellement de choses à lui raconter et à lui demander. J’ai presque tout oublié de cette époque. On est en 1999, c’était il y a bientôt vingt-cinq ans.
— Évidemment, ça fait bien longtemps.
— Pourriez-vous lui dire que je serais heureuse de le revoir ?
Patrick réfléchit un moment à sa réponse.
— Je crains, Kunthea, que s’il ne l’a pas déjà fait, c’est qu’il ne le souhaite peut-être pas.
Il se reprocha immédiatement d’avoir été aussi tranchant.
— Vous avez peut-être raison, concéda la fillette, désappointée.
Avant de conclure, Patrick voulut néanmoins la taquiner un petit peu.
— Kunthea, peux-tu nous rappeler ton âge s’il te plaît ?
Un nouveau silence, mais qui ne dura pas.
— J’ai 9 ans, pourquoi ?
Chapitre 1
Bidonvilles et décharges. Deux mots peu flatteurs qui résument bien les premiers kilomètres séparant la gare de Phnom Penh à ma destination située cent cinquante kilomètres plus au sud : Kampot. Un sentiment de culpabilité me gagne, logique et intense, devant ce film plus réel que tout ce que j’ai pu voir jusqu’ici, là où la vraie partition des « gens de peu » est jouée. Dans cette banlieue de reclus, des apparitions divines soulagent occasionnellement l’amertume du tableau, telles ces jeunes filles jouant à l’élastique nu-pieds au milieu de détritus jonchant un sol poissé par les produits issus de la mondialisation censés apporter le bien-être aux populations en 2022. À ces apparitions salutaires, il y en a d’autres qui obscurcissent la représentation, telle cette grand-mère tirant gauchement un chariot rempli de ferraille dont une partie de la cargaison ne verra certainement jamais sa destination, ou bien ces deux vaches, la peau sur les os, se disputant un sac en plastique qu’elles mâchent avec entrain, probablement à la recherche d’un reste de nourriture.
On m’avait prévenu qu’il me faudrait être un peu patient avant de découvrir les paysages de cartes postales que la campagne cambodgienne pouvait offrir aux voyageurs. La pauvreté effective d’un pays se vérifie souvent aux faubourgs de ses villes principales, et Phnom Penh, en tant que capitale, ne déroge pas à la règle.
Le train ne doit pas dépasser les soixante-dix kilomètres à l’heure, ce qui me permet de contempler le spectacle le long des voies. La population y est dense et je remarque de plus en plus de gens portant le célèbre krama, cette étoffe généralement imprimée de damiers moitié blancs et moitié d’une autre couleur, la plupart du temps tissée de coton et que l’on voit un peu partout dès que l’on s’éloigne des villes, révélant le Cambodge indigent, mais avant tout traditionnel.
J’étais le premier à m’installer dans l’une des voitures du train bleu et rouge de la Royal Railway Cambodia après m’être acquitté d’un billet à neuf dollars dans la petite gare bâtie par mes compatriotes à l’époque coloniale. D’un confort honorable, les sièges par deux en vis-à-vis favorisent la sociabilité. La rame s’était remplie uniquement de voyageurs cambodgiens, à l’exception de deux touristes occidentaux charriant une grosse valise chacun.
Mes deux petits sacs à dos aux pieds, mon grand sur le porte-bagages au-dessus de moi, j’ai attendu le départ avec une impatience que je n’arrivais pas à dissimuler. En témoigne l’intervention de la contrôleuse qui m’a fait sursauter quand elle s’est adressée à moi pour me demander de lui présenter mon ticket au départ, du train, à 7 heures tapantes. Mes nerfs ont subitement lâché et j’ai dû lutter pour ne pas craquer devant elle. C’est à la vue de l’enfant endormi qu’elle portait à bout de bras pendant qu’elle poinçonnait le ticket des passagers – tâche qu’elle réalisait avec une dextérité éprouvée – que j’ai réussi à contrôler mes nerfs. Les petites boucles d’oreilles m’ont appris que l’enfant était une petite fille. Elle ne devait pas avoir plus de 2 ans. Ce tableau merveilleux avait pour un temps calmé mes angoisses.
* * *
À 5 heures du mat’, mes membres semblent s’être concertés, sans mon accord et à mon grand étonnement, pour me forcer à me lever afin que je puisse me présenter à l’heure à la gare alors que je n’en avais pas la moindre envie. Mon moral était au plus bas et j’avais le sentiment que rien ne pourrait m’aider à le retrouver. Le regard planté sur le plafond de ma chambre d’hôtel que la lumière de la salle de bain éclairait faiblement, je n’ai pas souvenir d’avoir fermé l’œil de la nuit. En effet, tout s’est enchaîné très vite après que j’ai failli commettre l’irréparable avec une hargne que j’ai toujours du mal à m’expliquer ce matin. Comment ai‑je pu en arriver là ?
Mon esprit me ramène sans cesse à l’instant où tout a failli basculer. Une fois décidé à malmener ce type dans le parc Wat Botum après mon dîner alcoolisé en compagnie de mon nouvel ami australien, je suis passé à l’acte et l’ai vu s’écraser au sol dans un bruit étouffé. Baragouinant des propos en khmer, ses réflexes l’ont aidé à se relever sans tarder, mais son bras qui le soutenait a soudain lâché prise. Il s’est de nouveau écroulé en se tenant le côté gauche de la poitrine au moment où je m’apprêtais à lui donner un coup de pied dans le flanc pour le maintenir à terre. Or, je n’en ai pas eu le temps, le râle qu’il a poussé m’a prévenu qu’il ne simulait pas et je me suis arrêté net. Avant de m’enfuir, je me suis aperçu que le parc était presque désert et que les premiers promeneurs étaient suffisamment éloignés pour espérer qu’ils ne nous aient pas vus. Pendant un moment, j’ai cru que le type allait faire un malaise cardiaque, mais il a fini par se redresser et a poussé un cri de rage qui annonçait qu’il ne me restait plus qu’à prendre mes jambes à mon cou si je voulais survivre à mon acte peu glorieux.
Les quelques centaines de mètres me séparant de mon hôtel, je les ai parcourues en état de choc. Je me sentais totalement nu et vulnérable. À chaque instant, je m’attendais à ce que le type me tombe dessus. Mon séjour venait d’entrer dans une phase pour le moins critique. Pourtant, cette fâcheuse affaire, j’en étais le seul et unique responsable. Résilient depuis mon arrivée en Asie, je m’en voulais d’avoir cédé à mes pulsions que mon dîner alcoolisé avait certainement accentuées. En l’espace de deux minutes, et si ce gars avait clamsé sous mes yeux, ma vie aurait chaviré lamentablement.
Juste avant de plonger dans mon lit pour tenter d’oublier ce qu’il venait de se passer, le tintement sourd d’un objet m’a surpris quand j’ai jeté mon bermuda au sol. Le phra ngang ! Je l’avais presque oublié alors qu’il n’avait pas quitté ma poche de la soirée. Lorsque je l’ai récupéré, une terrible révélation s’est imposée à moi, comme une évidence : c’est la présence de cette foutue amulette qui m’a fait vriller au point de passer à l’acte. « Aide-moi à punir cet enfoiré ! », avais-je proféré en manipulant fermement l’objet et avec une hargne que je ne me connaissais pas, juste avant de foncer sur le type. Pendant une partie de la nuit, je me suis convaincu de la véracité de cette hypothèse, puis j’ai fini par me persuader que je devenais beaucoup trop superstitieux et que je perdais la boule. De toute manière, le mal était fait. J’ai attendu le sommeil, mais il n’est jamais venu.
* * *
Les premières rizières font enfin leur apparition. Dans ce cadre au vert éclatant, j’aperçois l’un des symboles les plus typiques du Cambodge : le palmier à sucre.
Le paysage clairsemé et homogène qui forme désormais mon horizon apaise mon esprit embrumé. Ma tête plaquée contre la vitre sale, je cherche une explication à ma condition. Il ne sert à rien de ressasser ce qui a été fait, car je ne dois pas oublier que j’ai une mission à effectuer et que mon esprit se doit d’être focalisé sur cet objectif.
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