Entre fables et contes, ces courts récits, empruntés au patrimoine mythologique du Siam, de la Birmanie, du Laos, du Vietnam et du Cambodge, nous emmènent joyeusement et pour notre plus grand bonheur dans un monde de légendes.
Nous voilà replongés au royaume de notre enfance, des amours contrariées de belles princesses, des valeureux princes, des animaux rusés ou cruels, grâce à ces textes drôles, voire espiègles, à la chute étudiée, qui mettent à notre portée les clés de l’imaginaire sud-est asiatique.
« Entre les sables blancs, les ondes bleues, le ciel azur et les îles au loin ombrées de jade, elle a bien fière allure sur son caillou de soleil. Toute d’argent et de grâces, elle lisse lentement sa longue chevelure dans un geste qui pourrait être un reste d’éternité. La première fois qu’on la voit, si l’on vient d’Occident, on croit qu’elle est propre à évoquer la petite sirène d’Andersen, égarée en ces parages exotiques... »
La sirène de Songkhla.
Peut être lu indépendamment du tome I
Jean Marcel est médiéviste, essayiste et romancier.
Après une prolifique carrière universitaire en qualité d’enseignant et de chercheur, il a fait de la Thaïlande son pays d’adoption, où il continue aujourd’hui sa réflexion et son oeuvre pour laquelle il a reçu plusieurs prix littéraires.
Un pauvre homme d’un petit village de Kalasin devait se rendre en un voisin village visiter quelque parent malade. Si pauvre était-il en effet que sa femme ne put lui donner pour tout viatique qu’une portion de riz. Il en avait pour un jour entier à marcher et à mâcher – sans sauce, ni curry.
Il lui advint en ses déplacements de longer la maison d’un certain riche personnage dont la cuisinière était à mitonner quelque plat odorant et prometteur. Le fumet qui s’en dégageait mit le pauvre homme à la torture d’une si grande faim qu’il entreprit d’entamer son riz sous un arbre, devant le palace, avec des inspirations profondes. L’odeur aidant, il s’imaginait dévorant son riz avec des bribes de bons morceaux. Il en enfila toute sa pitance, lui qui avait du mal à l’ingérer tout entière lorsque souvent l’accompagnement se faisait rare.
Quand il en eut donc fini, il se risqua dans les cuisines du palace pour demander, par pitié, un peu d’eau. On ne refuse jamais de l’eau à un pauvre homme. Celui-ci, tout en la remerciant, félicita la cuisinière pour l’excellence de son fumet de curry. La cuisinière en fut toute flattée. Et c’est avec encore un sourire de satisfaction suspendu à ses lèvres qu’elle se présenta avec son plat dans la salle à manger où l’attendait son riche maître.
Celui-ci, ayant goûté, se plaignit de ce que la cuisinière lui avait préparé là un curry bien insipide. La cuisinière trembla de sa faute, cherchant quelque argument, ne trouvant pas mieux que d’avouer à son maître que si le curry était ainsi sans grand goût, c’était parce que le fumet en avait été dérobé par un pauvre homme passant devant sa porte.
Le pingre personnage en fut tout irrité et demanda à sa cuisinière que l’on fît venir devant lui ce voleur, ce bandit, cet assassin. Et celui-ci admit sans réticence avoir, avec délice, humé sans permission les doux arômes du curry. Sur quoi le riche homme demanda au pauvre homme de lui verser une compensation. Le pauvre homme refusa de s’exécuter, car il n’avait plus qu’une petite pièce de monnaie en cas de besoin pour sa pérégrination vers le village du parent malade.
Le riche homme le fit arrêter sur-le-champ par ses serviteurs et conduire tout de go devant le chef du village qui ferait par l’occasion office de juge.
Celui-ci ayant entendu les parties, enjoignit le pauvre homme de déposer sa pièce de monnaie dans une petite bassine d’eau. Sur quoi, l’avide personnage se réjouit d’office de pouvoir récupérer le prix de son fumet. Il tendit aussitôt la main pour prendre son dû quand le chef du village retira la bassine pour remettre la pièce à son dû propriétaire. Et se tournant vers le riche homme, il lui commanda de prendre l’eau en échange de ce qu’il avait perdu. Mais il précisa qu’il ne devait apporter que l’eau, car la bassine lui appartenait en propre en tant que chef du village. Le riche homme en pâlit, le pauvre !
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